Changement de Ministre - Continuité dans le Changement
PLF2019 : Boussaid plante le décor
Mohamed Badrane Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 07 - 2018 L'argentier du Royaume a exposé en Conseil de gouvernement le bilan d'exécution de la loi de Finances et les grands contours du prochain budget Le gouvernement fait le bilan de la loi de Finances en cours mais pense déjà au prochain budget. En effet, le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid, a présenté un exposé sur le bilan d'exécution de la loi de Finances (LF) au titre de l'année 2018 et les perspectives de la LF2019. Ce fut l'occasion pour l'Exécutif de passer en revue les principaux indicateurs économiques internationaux et nationaux. Ces derniers font ressortir une amélioration continue des perspectives de la croissance économique mondiale, notamment avec une relance du commerce international. Dans les détails, l'argentier du Royaume a annoncé une révision à la hausse des prévisions de la croissance au titre de l'année 2018 qui passe de 3,2 à 3,6%. Une révision essentiellement due à une bonne tenue des secteurs non agricoles et à une bonne récolte agricole dépassant les 100 millions de quintaux. Tout en mentionnant certains risques à l'échelle internationale notamment les conflits protectionnistes, les politiques monétaires d'austérité, ainsi que par la volatilité des prix du pétrole, M. Boussaid a insisté sur le plan national sur l'accélération notable de la croissance des activités non agricoles, à la faveur de la bonne tenue de l'ensemble des secteurs, à l'exception de celui des travaux publics. La même source a ajouté que les secteurs de la pêche maritime et des phosphates ont ainsi enregistré des hausses respectives de 5,7 et 6,4% au cours du premier semestre de 2018, alors que le taux d'utilisation de l'énergie de production au niveau industriel s'est situé à 62,4%, faisant savoir que le tourisme a connu une progression de 11,8% du nombre de touristes et de 10,7% des nuitées à fin avril 2018. Si le gouvernement reste confiant pour la suite de l'exécution du budget 2018, il commence déjà à penser au projet de loi de Finances 2019. Boussaid a, dans ce sens, dévoilé que le PLF2019 se focalisera essentiellement sur certaines priorités, notamment l'enseignement, la santé, l'emploi, le dialogue social, la poursuite des grandes réformes et des stratégies sectorielles afin de renforcer la confiance et de préserver les équilibres macroéconomiques conformément à l'article 77 de la Constitution. Aussi, le responsable a fait savoir qu'en 2019, le principe de la programmation pluriannuelle entrera en vigueur avec la présentation des perspectives des trois prochaines années des finances publiques. A noter enfin que Boussaid a expliqué que les finances publiques ont préservé leur équilibre en dépit des contraintes ayant marqué le premier semestre de cette année, faisant observer que 2019 connaîtra la hausse du nombre des dépenses au niveau de la gestion, de la retraite et la couverture sociale (22 MMDH), ainsi que sur le plan des efforts déployés en faveur du développement des provinces du Sud et des programmes de lutte contre les disparités territoriales. Il s'agit aussi des efforts visant à promouvoir les programmes de développement intégrés des villes, le dialogue social, ainsi que d'autres projets de réforme en cours. Dans ce sens, il a souligné la nécessité de bien définir les priorités conformément aux Hautes orientations royales, au programme gouvernemental et aux orientations qui seront adoptées lors du Conseil des ministres. Principaux indicateurs Au cours de son exposé devant le Conseil de gouvernement, le ministre de l'économie et des finances a fait savoir que le crédit bancaire a affiché une légère hausse de 2,4 milliards de dirhams durant cinq mois, tandis que l'inflation s'est établie à 2,4%. S'agissant de l'emploi, M. Boussaid, qui a cité des données publiées par le Haut-Commissariat au Plan, a fait état de la création de 116.000 emplois, d'une légère baisse du taux de chômage de 10,7 à 10,5% entre le S1-2017 et le S1-2018. Toutefois, le taux de chômage reste élevé dans le milieu urbain avec plus de 15,6%, ainsi que chez les jeunes et les diplômés, ce qui nécessite de déployer davantage d'efforts au niveau des priorités du projet de la LF2019, a-t-il relevé. Par ailleurs, M. Boussaid a fait remarquer que les exportations ont connu une évolution positive de 11,4% à 140,2 milliards de dirhams (MMDH), alors que les importations ont augmenté de 9,9% à 241 MMDH, notant que le déficit commercial a ainsi atteint les 100 MMDH. Il a également indiqué que les recettes touristiques et les transferts des Marocains résidant à l'étranger ont progressé respectivement de 15% à 31 MMDH et de 8,5% à 32 MMDH, tandis que les investissements directs étrangers ont reculé de 15 MMDH en 2017 à 10 MMDH durant l'année en cours. |
Benchaâboun : L'indice de croissance général du PIB pour 2019 a atteint 2,9%
Publié dans Les ECO le 25 - 07 - 2019 L'indice de croissance général du Produit intérieur brut (PIB) pour l'année 2019 a atteint 2,9%, avec une performance satisfaisante des activités non agricoles, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun. Le ministre, qui présentait devant le Conseil de gouvernement le bilan de l'exécution de la loi de finances pour l'année 2019 et les perspectives de préparation de la loi de finances pour 2020, conformément aux dispositions de l'article 47 de la Loi organique relative à la loi de finances, a indiqué que le cadre référentiel pour la préparation du projet de la loi de finances se base sur les Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI ayant permis au Maroc de lancer une série de chantiers, de projets et de stratégies durant les 20 dernières années. Le ministre s'est par la suite arrêté sur l'évolution de la situation économique générale, mettant en exergue les principaux indicateurs économiques internationaux et nationaux, caractérisés par le recul de la croissance économique mondiale à 3,2% au premier semestre de 2019 contre 3,6% lors de la même période de 2018. Il a, dans ce sens, précisé que ce recul a été enregistré au niveau de la zone euro avec laquelle le Royaume réalise de grandes transactions commerciales, faisant état de la hausse des cours du pétrole par rapport à 2016 et 2017, période au cours de laquelle les prix sont passés de 44 à 54,4 dollars, avant d'atteindre 77,1 dollars en 2018 et connaître une baisse relative à 68 dollars en 2019. Benchaâboun a expliqué que parmi les éléments ayant un impact au niveau mondial figurent les tensions commerciales mondiales dans nombre de régions, dont le Moyen-Orient ainsi que les conséquences du Brexit. Au niveau de l'économie nationale, le ministre a souligné que l'indice de croissance général du Produit intérieur brut (PIB) pour 2019 a atteint 2,9%, avec une performance satisfaisante des activités non agricoles, faisant état de la poursuite de l'amélioration des conditions de financement de l'économie nationale avec la hausse des prêts bancaires et le recul du taux d'inflation à 0,1% en 2019 contre 2,3% en 2018. Il a, de même, noté que le taux de chômage a baissé de 0,5% par rapport à 2018 pour s'établir à 10%, tout en précisant qu'en dépit de ce léger recul, le taux de chômage dans les zones urbaines est resté à 14,5%, alors que celui des diplômés se situe à 19,5%, d'où la nécessité de redoubler d'efforts. Abordant le développement du secteur extérieur, le ministre a indiqué que les importations ont crû de 3,2% et les exportations de 2,7%, ce qui a entraîné une hausse du déficit de la balance commerciale d'environ 5,2%, face à une augmentation de 4% des recettes touristiques. Il a dans ce contexte présenté un certain nombre d'indicateurs, faisant état notamment d'une amélioration de 1,4% des exportations de l'industrie automobile, de 1,2% des exportations de textiles et de cuir, de 5,1% des exportations agricoles, de 12% de l'industrie automobile et de 0,6% de l'industrie électronique. Par conséquent, le déficit du compte courant de la balance des paiements pourrait reculer de 5,5% en 2018 à 4,5%, a-t-il précisé. En relation avec l'axe lié à l'exécution de la loi de finances lors des six premiers mois de 2019, le ministre a indiqué que les revenus courants ont augmenté pour atteindre 122 MMDH avec un taux de réalisation de 49%, soit une hausse de 7% par rapport à 2018. Concernant les dépenses courantes, elles ont crû de 4,7 milliards de dirhams, en raison de la hausse de la masse salariale à 54,4 MMDH, alors que le taux de réalisation s'est établi à 46%, a dit le ministre, précisant que les dépenses totales ont atteint 114 MMDH dont 7,9 MMDH pour les dépenses de compensation. Quant aux émissions au titre des investissements lors de la première moitié de 2019, le taux de réalisation s'est établi à 56,4%, soit 32,5 MMDH, tandis que le taux de déficit budgétaire a reculé passant de 21,1 MMDH lors des six premiers mois de 2018 à 16,6 MMDH pendant la même période de l'année en cours en comptabilisant les revenus de la privatisation, a-t-il indiqué. S'arrêtant sur les enjeux futurs liés à la loi de finances 2020 et 2021, le ministre a indiqué qu'il s'agit de la mise en œuvre des engagements du dialogue social, ayant atteint cette année 5,2 MMDH contre 6 MMDH en 2020 et 2,9 MMDH en 2021. Il a également cité le lancement de la réforme globale du régime des retraites, ainsi que les échéances relatives à la Caisse de compensation et la mise en œuvre de la régionalisation avancée ayant atteint cette année 8,5 MMDH en tant que ressources financières allouées aux régions contre 10 MMDH en 2021. Le ministre a par ailleurs présenté sa vision pour les années à venir en matière de programmation du budget global dont le souci de maintenir le taux de croissance à hauteur de 3%. |